La 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui s'est tenue à Bakou, s'est achevée sur un bilan mitigé. Les pays en voie de développement obtiendront des compensations bien en deçà de leurs demandes. Voici les principaux points de l’accord.
Les principaux points de l’accord signé à Bakou
Financement des pays riches
La conférence a adopté plusieurs décisions cruciales, dont la principale fixe aux pays riches l’obligation de financer 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique des pays en développement. Ce montant remplace le précédent objectif de 100 milliards par an et est bien en deçà des attentes des pays en développement, qui réclamaient le double. Les ONG ont critiqué cet effort, jugé insuffisant face à l’inflation.
Le texte prévoit que la contribution des pays riches provienne de leurs fonds publics, complétés par des investissements privés qu’ils mobilisent ou garantissent, ou par des «sources alternatives», ce qui inclut d’éventuelles taxes mondiales sur les grandes fortunes, l’aviation ou le transport maritime.
Objectif de financement global
Ces 300 milliards de dollars sont censés être le levier permettant d’atteindre un total de 1300 milliards de dollars par an d’ici 2035 à destination des pays en développement. Ce chiffre correspond à leur besoin en finance extérieure, tel qu’estimé par des experts mandatés par l’ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.
Responsabilité des pays non développés
Les pays occidentaux réclamaient d’élargir la liste des États responsables de la finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s’étaient depuis enrichis. Cependant, la Chine a tracé une ligne rouge: pas question de toucher à cette liste. L'accord de Bakou «invite» les pays non développés à fournir des contributions financières, mais elles resteront bien «volontaires».
L’accord incorpore une nouveauté: désormais, les financements climatiques des pays non développés accordés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisés dans l’objectif des 300 milliards. Les Européens s’en sont félicités.
Concessions aux pays les plus vulnérables
Les 45 pays les moins avancés (PMA) et le groupe d’une quarantaine de petits États insulaires ont finalement été convaincus de ne pas bloquer l’accord. Ils voulaient qu’une part de l’aide financière leur soit explicitement réservée, contre l’avis d’autres pays africains et sud-américains. Finalement, l’accord anticipe à 2030 l’objectif de tripler les financements, essentiellement publics, qui passent par des fonds multilatéraux où ils sont prioritaires.
Sortie des énergies fossiles
Toute mention explicite à la «transition» vers la sortie des énergies fossiles, acquis principal de la COP28 de Dubaï, a disparu dans la finalisation des principaux textes. Elle n’apparaît qu’implicitement dans des rappels de l’existence de l’accord adopté l’an dernier. Mais le texte, censé renforcer sa mise en œuvre, n’a finalement pas été adopté à la clôture de la COP29, après une longue bataille qui l’avait déjà en grande partie vidé de sa substance.
L’une des priorités de l’Union européenne, combattue par l’Arabie saoudite, était d’obtenir un suivi annuel des efforts pour sortir du pétrole, du gaz et du charbon: sans succès.
Une somme décevante
Les pays en développement ont exprimé leur déception face au montant de 300 milliards de dollars par an, jugé insuffisant pour répondre à leurs besoins en transition énergétique et adaptation climatique.
Pas d’obligation pour la Chine
La Chine a réussi à éviter toute obligation de contribuer financièrement, malgré les appels des pays occidentaux à élargir la liste des États responsables de la finance climatique.
Concessions aux pays plus vulnérables
Les pays les moins avancés et les petits États insulaires ont obtenu des concessions importantes, notamment l’anticipation à 2030 de l’objectif de tripler les financements publics qui passent par des fonds multilatéraux où ils sont prioritaires.
Service minimum sur la sortie des fossiles
La mention explicite de la transition vers la sortie des énergies fossiles a été retirée des textes principaux, reflétant une bataille intense avec les pays producteurs. L’accord final ne renforce pas la mise en œuvre de cette transition, malgré les efforts de l’Union européenne.