La capitale indienne, New Delhi, est plongée dans un épais voile de pollution atmosphérique, suscitant une inquiétude grandissante pour la santé de ses habitants. Les niveaux de pollution, critiques et dangereusement élevés, dépassent de loin les limites préconisées par les experts de la santé internationale, exacerbant les conditions de vie déjà précaires pour des millions de personnes.
La détresse respiratoire, matérialisée par les files d'attente devant les hôpitaux et les cliniques, devient une image récurrente chaque hiver. Balram Kumar, un jeune travailleur confronté à la dure réalité de cette pollution, témoigne de la difficulté de vivre dans un environnement où l'air qu'on respire est saturé de particules nocives.
Noyée dans un épais nuage de pollution, New Delhi tousse dangereusement
Un air toxique au quotidien
Les données actuelles montrent une concentration alarmante de microparticules PM2.5, avec des niveaux atteignant 278 microgrammes par mètre cube, soit 18 fois plus que le seuil maximal jugé acceptable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces particules fines, en se diffusant dans le sang, représentent un danger majeur pour la santé, pouvant entraîner des maladies respiratoires et cardiovasculaires, voire des cancers du poumon. La situation devient parfois si critique que la pollution peut excéder 30 fois les niveaux admissibles.
Les causes multiples de la crise
La pollution à New Delhi est le résultat d'un cocktail toxique généré par les émissions industrielles, les véhicules, et aggravé l'hiver par les brûlis agricoles. Ces sources de pollution, combinées à des températures froides et à des vents faibles, engendrent un nuage de pollution qui s'abat sur la ville et ses 30 millions d'habitants. Les efforts gouvernementaux, tels que des campagnes incitant à éteindre les moteurs aux feux rouges, semblent dérisoires face à l'ampleur du problème.
Conséquences sanitaires et réglementaires
Les conséquences de cette pollution ne se limitent pas à l'inconfort ou aux maladies respiratoires. Selon une étude parue dans Lancet, la mauvaise qualité de l'air serait responsable de la mort de 1,67 million d'Indiens en 2019. Dans les dix plus grandes villes indiennes, 7% de la mortalité est attribuée à la pollution, et ce chiffre monte à 11,5% à New Delhi, soit environ 12'000 morts par an. Face à cette crise sanitaire, la Cour suprême indienne a reconnu le droit à l'air pur comme un droit humain fondamental, exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes.
Des mesures insuffisantes
Malgré l'urgence, les initiatives prises par les autorités, y compris l'interdiction récente des pétards durant la fête de Diwali, peinent à être appliquées efficacement. L'impact de ces mesures sur la qualité de l'air reste donc minimal, laissant les citoyens de New Delhi face à une menace persistante pour leur santé et leur bien-être.
- Concentration de PM2.5 dangereusement élevée
- Sources multiples de pollution
- Effets sanitaires dévastateurs
- Mesures gouvernementales insuffisantes