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Ludovic B. avoue sa «dualité» au procès pour meurtre et viol à Grenoble


L'accusé de 29 ans reconnaît ses actes et sa personnalité complexe. Ses proches témoignent de son comportement contrasté.

Ludovic B. avoue sa «dualité» au procès pour meurtre et viol à Grenoble

La cour de Grenoble a tenté de cerner la véritable personnalité de Ludovic B., qualifié selon les parties de «bosseur et fiable» ou de «détraqué à enfermer». Au troisième jour de son procès, l'accusé a admis sa «dualité», déclarant : «J’ai toujours eu un pied dans le bien et un pied dans le mal». Ludovic B., 29 ans, est jugé pour le meurtre précédé d’une tentative de viol de l'étudiante Victorine, ainsi que pour un viol avec violences commis en septembre 2018 dans le Rhône sur une autre jeune femme de 26 ans, «Vicky».

Un cadre familial chaotique

Témoignages des demi-frères

Trois de ses demi-frères, auditionnés mardi en tant que témoins, ont dépeint un cadre familial à la fois modeste et chaotique. Avec une mère d’origine martiniquaise élevant essentiellement seule sept enfants de quatre pères différents dans une zone rurale près de Villefontaine, Ludovic, l’avant-dernier, «était un bon petit, pas un enfant difficile», dira-t-elle aux enquêteurs.

Personnalité complexe

Invité à s’exprimer longuement mercredi sur sa personnalité, il parle posément et d’une voix douce, les mains posées sur le rebord du box, mais semble éviter de regarder du côté du banc des parties civiles. «Je ne me plains pas de ma place (en prison), je suis là où je dois être. Ce que j’ai fait est indescriptible», déclare-t-il à propos des faits, pour lesquels il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Deux de ses frères plus âgés opinent devant la cour, le décrivant comme «bosseur», «fiable», tout en reconnaissant n’avoir entretenu que des relations superficielles avec lui. Le troisième, Samuel, prend moins de gants: «Il faisait des conneries (...) Ma mère ne pouvait rien faire, elle l’engueulait, le tapait, elle disait aux gendarmes "gardez-le", elle n’en pouvait plus». Au final, elle a «baissé les bras», a-t-il estimé.

Parcours professionnel et personnel

Ludovic B., sorti sans aucun diplôme du système scolaire, a quitté le domicile familial à ses 18 ans, fait des missions d’intérim puis monté une petite entreprise de transport qui, selon lui, fonctionnait bien. Au moment de son interpellation en octobre 2020, il était marié à son amour de jeunesse et père d’un jeune garçon. Il avait «mûri». «Sa vie était super, contrairement à la mienne», dira son demi-frère Samuel.

Ce n’est pas l’avis de Dounia A., sœur de sa désormais ex-épouse. Ludovic B. «nous a pris notre sœur, elle était sous emprise», a-t-elle déclaré, expliquant que sa famille n’avait jamais accepté ce mariage. «Pour moi, c’est un détraqué. (...) Faites en sorte qu’il ne puisse plus jamais faire de mal à aucune femme», a-t-elle lancé à la cour.

Dualité et aveux

Il y avait bien «deux Ludovic», a reconnu l'accusé à la barre. Confronté aux facettes plus sombres, il a reconnu son addiction à la cocaïne, ses nombreuses infidélités et des violences — réciproques selon lui – à l’encontre de son épouse.

Il est en revanche apparu réticent à reconnaître d’autres aspects pourtant étayés par l’enquête ou par des témoignages comme la vente de stupéfiants au-delà du simple «dépannage» de proches, une addiction aux contenus pornos et violents, ou encore des comportements «insistants» en vue d’obtenir des faveurs sexuelles de ses différentes conquêtes.

Témoignages contrastés

  • Deux de ses frères plus âgés le décrivent comme «bosseur» et «fiable».
  • Son demi-frère Samuel parle de comportements problématiques et de l'incapacité de leur mère à le contrôler.
  • Dounia A., sœur de son ex-épouse, le qualifie de «détraqué» et demande à la cour de le garder enfermé.

Le procès de Ludovic B. continue de soulever des questions sur sa véritable personnalité et les motivations derrière ses actes. La cour devra trancher entre les différentes facettes de l'accusé pour rendre un verdict juste et équilibré.