Grosse ambiance à l'Assemblée nationale française, jeudi. Lors d'une journée sous haute tension consacrée à l'éventuelle abrogation de la réforme des retraites, un incident est survenu à l'occasion d'une suspension de séance. Selon plusieurs députés, Nicolas Turquois, du MoDem, a d'abord menacé un député socialiste en pointant son doigt à quelques centimètres de son visage, rapporte «Le Parisien». La situation s'est tellement envenimée que le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, est intervenu une première fois pour calmer son député.
Mais en bas du perchoir, où plusieurs élus s'étaient amassés, Nicolas Turquois s'est à nouveau pris de bec avec des collègues. Cette fois, deux membres de La France insoumise (LFI), dont Antoine Léaument. Une nouvelle fois, il a fallu intervenir pour calmer le député du MoDem et l'escorter hors de l'hémicycle. Après cette interruption mouvementée, la séance a repris dans la confusion. Antoine Léaument a alors pris la parole: «Votre collègue est venu me menacer. Heureusement, Monsieur Fesneau, que vous étiez là pour retenir le collègue de votre groupe et que les huissiers sont intervenus, car sinon je ne suis pas sûr du fait que je ne me serais pas pris une beigne.»
Un incident qui soulève des questions sur la discipline au sein de l'Assemblée
Réactions et explications des parties impliquées
Le président du groupe MoDem a reconnu «un échange vif» et a fait savoir que «le député en question s’en expliquera le temps venu». «Il n’y a pas eu d’acte de violence. (...) Ce sont des choses qui arrivent», a-t-il ajouté. Sur BFMTV, Antoine Léaument a réclamé des sanctions contre son collègue: «J'ai été sanctionné pour avoir rappelé que l'extrême droite est héritière de Vichy. Et lui ne serait pas sanctionné? Ce n'est pas normal», s'est-il insurgé.
Un passé tumultueux pour Nicolas Turquois
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Turquois est impliqué dans une altercation à l'Assemblée. Le 19 juillet 2024, le député avait déjà failli en venir aux mains avec Jean-Philippe Tanguy et Émeric Salmon, des parlementaires du Rassemblement national.
Conséquences et appels à la sanction
Cet incident soulève des questions sur la discipline et le respect mutuel au sein de l'Assemblée nationale. Les députés de La France insoumise ont appelé à des sanctions exemplaires pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Antoine Léaument a notamment insisté sur l'importance de la cohérence dans l'application des sanctions, soulignant qu'il avait lui-même été puni pour des propos moins graves.
La journée de jeudi à l'Assemblée nationale a donc été marquée par une tension palpable et des échanges virulents, illustrant les divisions profondes au sein de l'hémicycle sur des sujets sensibles comme la réforme des retraites.
