La ville de Novi Sad en Serbie est plongée dans le deuil et la colère après l'effondrement tragique d'un auvent en béton à la gare vendredi dernier. Cet incident a coûté la vie à 14 personnes, dont de jeunes enfants. Mardi, des milliers de personnes ont exprimé leur indignation et leur douleur lors d'une manifestation qui a pris une tournure violente.
Le gouvernement serbe est au cœur des critiques, accusé de corruption et de négligences qui auraient mené à cette catastrophe. L'émotion était palpable parmi les manifestants, certains réclamant justice pour les victimes et d'autres mettant en cause les politiques de surveillance des projets de construction. Les événements de Novi Sad soulèvent des questions profondes sur la responsabilité et la sécurité des infrastructures publiques en Serbie.
Protestations à Novi Sad après l’effondrement meurtrier
Une tragédie qui suscite la colère
Le drame a eu lieu vendredi lorsque l'auvent en béton de la gare s'est effondré sans avertissement, emportant la vie de 14 personnes, y compris des enfants, et en blessant grièvement trois autres. Maja Gledic, une vendeuse de 50 ans, a exprimé sa douleur et sa frustration à l'AFP en évoquant la perte insensée des vies, notamment celles de deux jeunes sœurs. Ces morts tragiques ont motivé les citoyens à manifester contre ce qu'ils perçoivent comme un produit de la corruption et de la négligence gouvernementale.
La réaction des autorités et les premières conséquences
Une enquête a été rapidement lancée par les autorités serbes, et le ministre de la Construction, Goran Vesic, a présenté sa démission mardi matin, répondant ainsi à une des demandes des manifestants. Cependant, pour les participants au rassemblement, la démission d'un ministre ne suffit pas à rendre justice ou à prévenir de futures catastrophes. Ils exigent de véritables changements et des réponses de la part du gouvernement.
Manifestation pacifique qui dégénère
La manifestation a commencé de manière pacifique avec une minute de silence en hommage aux victimes. Néanmoins, la situation a rapidement évolué lorsque certains manifestants ont attaqué la mairie, brisant des vitres et vandalisant le bâtiment. La police a riposté avec du gaz poivré pour disperser les agitateurs, tandis que d'autres participants appelaient au calme, craignant de voir leur ville endommagée.
La réaction présidentielle
Le président serbe, Aleksandar Vucic, a condamné les actes de violence dans une vidéo sur Instagram, soulignant la retenue de la police par respect pour les victimes, tout en avertissant que la violence ne serait pas tolérée. Il a également rendu hommage aux victimes en allumant une bougie devant la gare et en visitant le siège local de son parti, démontrant ainsi sa présence sur le terrain suite à la tragédie.
L'expression d'un mécontentement général
Les événements de Novi Sad ne sont pas seulement l'expression de la douleur causée par une tragédie isolée, mais aussi le symptôme d'un mécontentement plus large au sein de la population serbe. Comme l'a souligné Djordje Mitrovic, un manifestant de 30 ans, les citoyens sont insatisfaits de leur qualité de vie et se sentent désormais en insécurité. Cette catastrophe a ravivé les tensions et mis en lumière les défis auxquels le pays doit faire face.