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Violences conjugales: le nombre de victimes double en France


Le rapport 2023 révèle une hausse alarmante des violences conjugales avec 271'000 cas déclarés.

Violences conjugales: le nombre de victimes double en France

Les chiffres récemment publiés par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) révèlent une augmentation alarmante du nombre de victimes de violences conjugales en France. En 2023, on compte 271'000 victimes déclarées, marquant un doublement par rapport à 2016. Cette hausse significative souligne à la fois une société plus attentive aux témoignages des victimes et la nécessité de renforcer les moyens d'action et de prévention.

Cette tendance à la hausse, qui a vu une augmentation de 10% des cas déclarés entre 2022 et 2023, s'explique en partie par une libération de la parole et une amélioration de l'accueil des victimes. Toutefois, ces données ne sont que la partie visible de l'iceberg, ne représentant qu'une fraction des violences effectivement subies au sein du couple.

Violences conjugales en France : un combat continu

Un phénomène majoritairement féminin

Le rapport du SSMSI met en évidence que 85% des victimes de violences conjugales sont des femmes. Parallèlement, les auteurs présumés sont principalement des hommes (86%) et de nationalité française (83%). Ces statistiques soulignent la persistance de disparités de genre dans les dynamiques de violence au sein des couples.

Le constat des associations

La présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, exprime un sentiment partagé de progrès grâce à l'augmentation du nombre de plaintes. Cependant, elle souligne un besoin crucial de ressources supplémentaires pour soutenir les victimes et renforcer le système judiciaire. La menace de représailles après le dépôt de plainte reste une réalité dangereuse, avec des situations extrêmes pouvant mener au suicide ou à la tentative de suicide pour 2% des victimes de harcèlement moral.

Disparités régionales

Les données montrent également que certains départements comme le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis, enregistrent des taux plus élevés de victimes. Ces disparités régionales peuvent être le reflet de divers facteurs sociaux et économiques influençant la prévalence de la violence conjugale.

Les efforts du gouvernement et les attentes des associations

Malgré la sensibilisation accrue et les mesures issues du Grenelle des violences conjugales de 2019, les associations féministes continuent de presser le gouvernement pour un renforcement des dispositifs et une augmentation du budget dédié à cette cause. Elles appellent à une loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles et un budget annuel de 2,6 milliards d'euros pour combattre efficacement ce fléau.

Un appel pour une mobilisation budgétaire

Face à cette situation, il apparaît essentiel que les recommandations des associations soient prises en compte, en particulier l'augmentation du budget alloué. Seules 14% des victimes ont porté plainte en 2022, ce qui implique la nécessité d'investir davantage dans les structures d'accueil, les procédures judiciaires et le soutien aux victimes.