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Pénurie de main-d'œuvre menace l'économie suisse


La Suisse pourrait manquer de 460'000 travailleurs d'ici 2035, alertent EconomieSuisse et l'Union patronale.

Pénurie de main-d'œuvre menace l'économie suisse

La Suisse se trouve à l'aube d'un défi économique majeur : une potentielle pénurie de main-d'œuvre qui pourrait frapper le pays à l'horizon 2025. Ce scénario préoccupant est au cœur des discussions d'EconomieSuisse et de l'Union patronale suisse, qui alertent sur les conséquences du vieillissement démographique et sur le besoin croissant de travailleurs pour maintenir le niveau de prospérité actuel.

Face à cette éventuelle crise, les organisations patronales mettent en avant des solutions visant à dynamiser le marché du travail suisse. Elles proposent notamment de stimuler une plus grande participation des femmes sur le marché du travail et d'encourager l'emploi des seniors. Ces mesures pourraient contribuer à atténuer la dépendance à la main-d'œuvre étrangère, un sujet qui suscite un débat national intense.

L'enjeu de la démographie sur l'économie suisse

Le constat d'une pénurie imminente

Une étude récente issue de la collaboration entre EconomieSuisse et l'Union patronale suisse tire la sonnette d'alarme : la Suisse pourrait voir son offre de main-d'œuvre à temps plein se réduire de 297'000 employés d'ici à 2035. Cela se produit alors que le pays aurait besoin de 163'000 employés supplémentaires pour préserver sa prospérité économique. Ces chiffres révèlent un déficit considérable de 460'000 personnes sur le marché du travail, un écart qui représente un grand défi pour la Suisse.

Une pénurie généralisée plutôt que spécialisée

L'étude met en lumière une évolution du marché du travail : alors que la préoccupation résidait autrefois dans la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, il s'agit aujourd'hui d'une pénurie de main-d'œuvre en général. Les entreprises suisses, qui avaient jusqu'alors accès à un vaste bassin de travailleurs, se heurtent désormais à des difficultés croissantes pour remplir leurs postes vacants. Ce basculement s'est accentué avec le départ progressif des baby-boomers en retraite à partir de l'année 2020.

La question de l'immigration et de la libre circulation

La libre circulation des personnes depuis l'Union Européenne a été un levier de croissance pour la Suisse, mais elle suscite des inquiétudes quant à son impact futur. Les organisations patronales reconnaissent que l'immigration qui en résulte est préoccupante et que l'initiative «Non à une Suisse à 10 millions d’habitants» de l'UDC a mis en lumière des tensions autour de cette question. Toutefois, elles jugent cette approche inadaptée, car elle néglige l'importance de la main-d'œuvre étrangère et pourrait menacer les relations avec l'UE.

Des propositions pour une main-d'œuvre diversifiée

Afin de maintenir l'immigration à un niveau socialement acceptable, EconomieSuisse et l'Union patronale suisse suggèrent d'accroître la participation des femmes, en particulier des mères qui travaillent souvent à temps partiel en raison du manque de structures de garde abordables. Elles recommandent également de valoriser le potentiel des travailleurs de 65 ans et plus, en rendant financièrement attractif le maintien d'une activité professionnelle au-delà de l'âge de la retraite.

  • Augmenter la participation des femmes sur le marché du travail
  • Encourager l'emploi des seniors de plus de 65 ans
  • Développer des structures de garde pour soutenir le travail des mères
  • Rendre financièrement avantageux le travail au-delà de l'âge de la retraite