La Belgique fait face à une tendance préoccupante en matière de santé publique, avec une augmentation des diagnostics de VIH pour la troisième année consécutive. Ces données, issues d'un rapport récent de l'institut de santé publique Sciensano, suggèrent que la lutte contre le VIH doit être intensifiée et que la maladie affecte une population plus large que les groupes traditionnellement perçus comme à risque.
L'année dernière, le pays a enregistré 665 nouvelles infections, mettant fin à une série d'années de baisse et marquant un revirement inquiétant dans la lutte contre cette épidémie. Le rapport de Sciensano indique que les nouveaux diagnostics de VIH ne concernent pas uniquement les hommes homosexuels, mais affectent également de manière significative la population hétérosexuelle, avec une répartition presque égale entre ces deux groupes.
Les diagnostics de VIH augmentent en Belgique
Une hausse préoccupante des cas
En comparaison avec les chiffres de 2022, l'augmentation des cas de VIH chez les hommes homosexuels est de 16%, tandis que chez les hétérosexuels, elle est légèrement inférieure à 13%. Ces pourcentages reflètent une progression globale inquiétante qui nécessite une attention et des mesures renforcées pour prévenir la propagation du virus.
Profil des nouveaux diagnostics
Les données révèlent que parmi les hétérosexuels, un nombre significatif de nouveaux cas de VIH a été détecté chez des étrangers arrivés en Belgique, suggérant que l'infection a été contractée après leur arrivée dans le pays. De plus, chez les femmes, la moitié des diagnostics concernent des femmes originaires d'Afrique subsaharienne. Ces statistiques mettent en lumière des enjeux spécifiques liés à la migration et à l'équité en matière de santé.
Concernant le groupe des hommes homosexuels, l'augmentation des diagnostics est surtout marquée chez les Belges de 30 à 39 ans. Ce constat appelle à des campagnes de sensibilisation ciblées sur ce groupe d'âge pour endiguer la tendance.
Facteurs de risque et prévention
Sciensano met en lumière un recul de l'utilisation des préservatifs, un outil de prévention fondamental depuis le début de l'épidémie de VIH. La baisse de cette pratique essentielle est alarmante et souligne le besoin de rappeler constamment l'importance de la protection lors des rapports sexuels.
En termes de prévention, l'institut souligne l'importance de stratégies multiples incluant le dépistage régulier, le traitement des personnes vivant avec le VIH afin de prévenir la transmission sexuelle, et l'utilisation de méthodes préventives telles que la PrEP (prophylaxie pré-exposition). Malgré une augmentation de l'utilisation de la PrEP chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, le nombre croissant de diagnostics indique des lacunes dans la couverture et l'accès à ces méthodes préventives.
En conclusion, ces chiffres récents appellent à une mobilisation collective et à une adaptation des stratégies de prévention pour faire face à la réalité changeante de l'épidémie de VIH en Belgique. L'accent doit être mis sur l'information, l'éducation et l'accès aux différents outils de prévention pour tous les groupes à risque.