La communauté des pilotes de Formule 1 se révolte face à ce qu'ils perçoivent comme une atteinte à leur liberté d'expression. Un front uni s'est formé pour remettre en question les directives récentes de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) interdisant l'usage de langage grossier pendant les conférences de presse. Les pilotes, représentés par leur association, la Grand Prix Drivers' Association (GPDA), ont exprimé leur mécontentement par le biais d'un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
Ce mouvement de contestation fait suite à une série de sanctions prononcées par la FIA à l'encontre de plusieurs figures emblématiques de la F1, telles que Max Verstappen et Charles Leclerc, pour avoir utilisé des jurons en public. La mesure, soutenue par le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a suscité un débat houleux sur les limites de la régulation de la conduite des pilotes hors des circuits.
Les pilotes s'unissent pour contester la chasse à la vulgarité
L'impression d'être infantilisés
Le communiqué de la GPDA met en lumière une frustration croissante chez les pilotes qui se sentent traités comme des enfants par les dirigeants de leur sport. Ils distinguent entre les jurons injurieux et ceux utilisés dans un contexte moins offensant, affirmant que l'emploi de certains termes peut être justifié pour décrire des situations de course ou des objets inanimés. Les pilotes demandent au président de la FIA de faire preuve de respect dans sa communication avec eux et de réexaminer les politiques de sanctions, notamment les pénalités financières dont l'application et l'utilisation restent floues.
Tensions avec le président de la FIA
La relation entre les pilotes et Mohammed Ben Sulayem s'est tendue au fil des mois, en particulier à la suite d'accusations selon lesquelles le président aurait tenté d'influencer les résultats des courses et de compromettre l'organisation de futurs événements comme le Grand Prix de Las Vegas 2023. Bien que Ben Sulayem ait été disculpé par le Comité d'éthique de la FIA, le sentiment de méfiance persiste.
En outre, les pilotes font référence à d'autres controverses, y compris le débat autour du port de bijoux et de sous-vêtements ignifugés en course, soulignant ainsi leur désir d'être traités en professionnels autonomes, capables de prendre leurs propres décisions concernant leur tenue et leur comportement.
De la régulation à la répression
La GPDA questionne la nécessité et l'efficacité des mesures disciplinaires prises à leur encontre. Les pilotes plaident pour une approche plus nuancée, qui ne tomberait pas dans une répression disproportionnée pour des fautes mineures. Ils insistent sur le fait que la nature compétitive de leur sport génère des émotions fortes, et que l'expression de celles-ci fait partie intégrante de leur personnalité et de leur image publique.