Alors que Marseille est le théâtre d'une lutte sanglante pour le contrôle du narcotrafic, le gouvernement français déploie un arsenal de mesures dans l'espoir d'éviter une «mexicanisation» alarmante du conflit. Ce vendredi, les ministres Bruno Retailleau et Didier Migaud vont dévoiler leur stratégie tant attendue pour contrecarrer l'ascension du crime organisé en France.
Dans un contexte de violences exacerbées et de fusillades meurtrières, cette initiative vise à endiguer le fléau qui touche particulièrement la cité phocéenne, mais aussi à rassurer une population inquiète et un appareil judiciaire qui se dit asphyxié. La visite ministérielle à Marseille s'annonce comme un moment clé dans la lutte contre la criminalité organisée.
Le plan de bataille du gouvernement contre le narcotrafic
Mobilisation ministérielle à Marseille
Les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Justice, Didier Migaud, marquent leur engagement en se rendant directement à Marseille. Ils prévoient de rencontrer le maire Benoît Payan, ainsi que des associations et des familles de victimes, avant de présenter officiellement leurs mesures lors d'une conférence de presse cruciale. Ce rassemblement symbolise une volonté de rapprochement entre les dirigeants nationaux et les acteurs locaux, directement affectés par le trafic de stupéfiants.
Des mesures pour une lutte renforcée
Le gouvernement entend mener une «guerre» implacable contre le narcotrafic, qui génère entre 3,5 et 6 milliards d'euros par an en France. Bruno Retailleau, ayant déclaré la France à un «point de bascule», souligne la menace de «mexicanisation». En parallèle, le garde des Sceaux Didier Migaud appuie la nécessité d'une «réponse très ferme de l'État». Parmi les mesures annoncées, on note la refonte de l'Office antistupéfiants et la création d'un parquet national antistupéfiants (Pnast).
Le Premier ministre Michel Barnier a quant à lui plaidé pour «une mobilisation générale contre la criminalité organisée». Le plan inclut :
- Une meilleure organisation des juridictions spécialisées
- De nouveaux moyens d’enquête pour les forces de l’ordre et les magistrats
- Des mesures complémentaires sur les détenus, les mineurs et les contenus illicites en ligne
La réalité du terrain et les attentes
Sur le terrain, les attentes sont immenses. Le procureur général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, Franck Rastoul, appelle à une refonte des textes pour répondre à une violence sans limite. Avec 750 détenus et mis en examen à Marseille liés à la criminalité organisée, l'urgence est palpable. En 2023, la ville a enregistré un record de 49 morts liés au narcotrafic, dont sept mineurs, mettant en lumière l'implication de jeunes adolescents dans ces conflits.
Conclusion
La réponse du gouvernement au narcotrafic est désormais sur la table, avec des mesures qui se veulent incisives et structurantes. Toutefois, le succès de ce plan dépendra de sa mise en œuvre et de l'efficacité des actions sur le long terme. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si la tendance peut être inversée et si la sécurité et la justice peuvent reprendre le dessus sur les réseaux criminels qui menacent l'ordre public.