Face à l'enjeu sanitaire majeur que représente la pollution de l'air à New Delhi, la capitale indienne cherche des solutions innovantes pour purifier son atmosphère. Vendredi dernier, une tentative de lutte contre ce fléau s'est matérialisée par le test d'un prototype de drone, mais cette initiative est déjà sous le feu des critiques.
La ville, qui compte 30 millions d'habitants, subit un épais nuage de pollution résultant d'émissions industrielles et automobiles, exacerbé par les brûlis agricoles en hiver. La concentration en particules fines PM2.5 dépasse régulièrement les limites recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et selon les études, cette pollution serait responsable de 11,5% des décès dans la ville.
Contre la pollution de l’air, l'Inde teste une solution sparadrap
Le Test du Drone Arroseur
Les autorités de New Delhi ont présenté un drone capable d'asperger de l'eau sur les zones les plus polluées afin de faire retomber la poussière. Ce drone "arroseur" est le fruit d'une collaboration avec une entreprise privée et s'inscrit dans un projet pilote susceptible d'être étendu en cas de succès. Gopal Rai, responsable municipal de l'environnement, a exprimé son intérêt pour des solutions technologiques innovantes pour lutter contre ce problème persistant.
Une Réponse Jugée Insuffisante
Ce nouveau dispositif n'a pas tardé à être critiqué par les experts, qui le considèrent comme un simple sparadrap face à l'ampleur de la crise. Un technicien, ayant préféré garder l'anonymat, a révélé à l'AFP que chaque drone ne peut transporter que 16 litres d'eau, une quantité jugée dérisoire au regard de la superficie de la ville et de la gravité de la pollution.
Sunil Dahiya, représentant de l'ONG Envirocatalysts, a exprimé son scepticisme quant à l'efficacité de cette méthode, soulignant qu'elle ne constitue pas une solution pérenne contre la pollution atmosphérique.
Des Initiatives Multiples mais Peu Efficaces
Les efforts de la municipalité pour réduire la pollution ne datent pas d'hier. Parmi les initiatives précédentes, on peut citer l'encouragement à éteindre les moteurs aux feux rouges et la construction d'une tour purificatrice de 25 mètres de haut, censée filtrer l'air. Cependant, ces mesures se sont révélées infructueuses et ont été rapidement abandonnées.
L'Importance de Traiter le Problème à la Source
Anumita Roychowdhury du Centre pour la science et l'environnement met l'accent sur la nécessité de s'attaquer aux sources de la pollution. Il insiste sur le fait que les véhicules, l'industrie et la construction sont les secteurs clés à réguler pour observer une amélioration significative de la qualité de l'air.
De nombreuses études montrent l'urgence de prendre des mesures plus drastiques et structurées pour combattre la pollution de l'air, qui continue de menacer la santé des habitants de New Delhi.