Le Nigeria, l'un des géants africains, fait face à une crise alimentaire sans précédent qui pourrait toucher plus de 33 millions de ses citoyens d'ici 2025. Confronté à une inflation économique galopante, à des conditions météorologiques extrêmes et à des défis socio-politiques, le pays voit sa sécurité alimentaire gravement menacée. Ce panorama sombre est dépeint dans un récent rapport «Cadre harmonisé», qui met en lumière la gravité de la situation et appelle à une action urgente.
Le rapport, fruit d'un travail collaboratif entre des fonctionnaires nigérians, des agences des Nations unies et de grandes ONG humanitaires, dresse un bilan alarmant de la situation nutritionnelle dans le pays, déjà en proie à une insécurité alimentaire aiguë affectant des millions de personnes. Les inondations catastrophiques et l'escalade des prix alimentaires menacent d'aggraver cette situation, poussant le Nigeria vers une crise humanitaire de grande envergure.
Crise alimentaire imminente au Nigeria
État actuel de l'insécurité alimentaire
Actuellement, 25,1 millions de Nigérians souffrent d'une insécurité alimentaire aiguë, un chiffre alarmant qui pourrait grimper à 33,1 millions l'année prochaine. Le rapport souligne de multiples facteurs contribuant à cette situation, notamment les effets conjugués de conflits armés, de la guerre, du changement climatique et des politiques économiques fragilisant le pouvoir d'achat des citoyens. L'effondrement du naira, la monnaie nationale, et l'arrêt des subventions aux carburants, ont notamment fait flamber les prix des aliments essentiels, compliquant davantage l'accès à une alimentation adéquate pour la population.
Impact sur les groupes vulnérables
Les groupes les plus vulnérables, à savoir les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, sont particulièrement affectés par cette crise. On estime que 5,4 millions d'enfants et près de 800'000 femmes sont menacés de malnutrition sévère ou de dégénérescence. Parmi ces enfants, environ 1,8 million pourraient souffrir de malnutrition sévère aiguë, nécessitant des traitements nutritifs vitaux pour leur survie.
Conséquences des désastres naturels
Les récentes conditions météorologiques extrêmes ont également joué un rôle dévastateur. Des pluies torrentielles et de graves inondations ont ravagé 1,6 million d’hectares de terres agricoles, impactant directement la production alimentaire. L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des Nations unies estime que les pertes en production de maïs, sorgho et riz pourraient s'élever à 1,1 million de tonnes, une quantité qui pourrait normalement nourrir 13 millions de personnes pour une année.
Réponse gouvernementale et appels à l'action
Face à cette crise, le gouvernement du président Bola Tinubu a pris des mesures telles que la suspension temporaire des frais de douane sur certaines importations pour tenter d'atténuer la pénurie. Cependant, les Nations unies pressent les donateurs internationaux et le gouvernement nigérian d'intensifier leurs efforts pour prévenir une catastrophe humanitaire. L'inflation des prix alimentaires ayant atteint 40,9% en un an, l'action immédiate devient impérative pour éviter une aggravation de la faim et de la malnutrition à grande échelle.
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