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Washington finançait Pegasus pour Bogota en 2020


Révélation d'un financement américain du logiciel espion Pegasus à la Colombie sans accord présidentiel.

Washington finançait Pegasus pour Bogota en 2020

La récente révélation quant à l'achat par Washington du controversé logiciel espion Pegasus pour les forces de sécurité colombiennes en 2020 soulève de nombreuses questions sur la surveillance et la coopération internationale en matière de sécurité. Cette transaction, survenue sans la connaissance du président colombien de l'époque, Ivan Duque, met en lumière les complexités des alliances stratégiques et des mesures antinarcotiques.

La confirmation de ces informations par un haut responsable américain, suite aux révélations du quotidien colombien El Tiempo, ouvre le débat sur la légitimité et les implications de l'utilisation de logiciels d'espionnage dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. L'utilisation de Pegasus par la Colombie, avec le financement des États-Unis, apporte un nouveau chapitre à la discussion internationale sur la surveillance et le respect de la vie privée.

La Controverse Pegasus : Un Outil de Sécurité ou un Intrus dans la Vie Privée ?

L'Achat de Pegasus par la Colombie

Les révélations confirment que le gouvernement américain a financé l'acquisition du logiciel Pegasus, créé par la société israélienne NSO Group, pour soutenir les forces de sécurité colombiennes. Cet achat a été fait sans en informer le président colombien de l'époque, révélant une décision de collaboration à l'échelle des agences de sécurité et non des chefs d'État. Cette pratique soulève des questions sur la transparence et la souveraineté nationale dans les relations bilatérales.

Utilisation et Protocoles de Sécurité

Le responsable américain anonyme a insisté sur le fait que Pegasus a été utilisé exclusivement pour combattre le narcotrafic, niant toute utilisation abusive ou tout financement illicite. Il a également souligné que des protocoles stricts étaient en place concernant l'utilisation du logiciel. Toutefois, ces assurances interviennent après que des allégations internationales aient suggéré que Pegasus a servi à espionner des personnalités publiques mondiales, soulevant des inquiétudes sur le véritable usage de tels outils de surveillance.

Réactions et Conséquences

La réaction du président colombien actuel, Gustavo Petro, a été vive, dénonçant l'achat illégal de Pegasus par la police de son pays et ses implications en termes d'intrusion dans la vie privée. Par ailleurs, des informations suggèrent que le logiciel a pu être acheté avec des fonds issus de blanchiment d'argent, une allégation que le responsable américain a rejetée. Malgré cela, cette situation a conduit les États-Unis à mettre fin au programme en 2022, avant l'investiture de Petro, sans pour autant l'en informer.

Impact Global de Pegasus

En 2021, une enquête menée par 17 médias internationaux a mis en lumière l'utilisation de Pegasus pour espionner les téléphones de centaines de personnes, incluant des politiciens, des journalistes, des militants des droits humains et des chefs d'entreprise. Cela a soulevé une onde de choc mondiale quant à l'étendue de la surveillance étatique et les risques pour les libertés individuelles. La révélation de l'utilisation de Pegasus par la Colombie avec le soutien financier américain ne fait qu'amplifier ces préoccupations.

Conclusion

L'affaire du logiciel Pegasus en Colombie réaffirme la nécessité d'un débat ouvert sur les limites de la surveillance dans la lutte contre le crime organisé. Alors que les gouvernements cherchent à protéger leurs citoyens, il est impératif de maintenir un équilibre entre sécurité et respect de la vie privée. La transparence et le respect des protocoles légaux doivent être les piliers de toute opération de surveillance, particulièrement lorsqu'elle implique des partenariats internationaux.