La ville de Split, en Croatie, est confrontée à une vague d'agressions à caractère raciste ciblant des travailleurs étrangers, un phénomène alarmant en hausse selon les derniers rapports de la police locale. Ces incidents interviennent dans un contexte de dépendance croissante de l'économie nationale vis-à-vis de la main-d'œuvre issue de l'immigration.
Ces événements ont suscité une vive réaction des autorités, avec l'arrestation récente de quatre hommes suspectés d'être impliqués dans ces attaques violentes. Cet article examine la situation actuelle, l'impact de ces agressions sur la communauté et les mesures prises par le gouvernement croate pour y faire face.
Des attaques ciblées soulèvent des inquiétudes
Enquête pour «crime de haine»
La série d'agressions a atteint un pic avec l'attaque brutale d'un livreur népalais qui a été grièvement blessé. La police de Split a réagi rapidement en arrêtant quatre individus soupçonnés d'avoir commis ces actes avec des motivations racistes. Les autorités ont confirmé que ces hommes faisaient l'objet d'une enquête pour des crimes motivés par la haine, une qualification qui souligne la gravité de la situation et l'urgence d'une réponse judiciaire.
Augmentation des permis de travail
Avec une augmentation significative de 40% des permis de travail délivrés en 2023 par rapport à l'année précédente, la Croatie montre une ouverture croissante vis-à-vis des travailleurs étrangers. Près de 150'000 permis ont été délivrés jusqu'en novembre, reflétant la dépendance de l'économie nationale envers les migrants pour combler le manque de main-d'œuvre local.
Contexte socio-économique
La Croatie, membre de l'Union européenne, est confrontée à un double défi: une émigration massive et un déclin démographique. Pour pallier le manque de main-d'œuvre, le pays se tourne vers des travailleurs saisonniers et permanents issus principalement des pays des Balkans, d'Inde, du Népal, des Philippines et d'autres nations.
Le nombre croissant d'agressions contre ces travailleurs, en particulier les livreurs de repas, a été signalé par la police de Zagreb au début de l'année. Bien que la plupart des attaques semblent motivées par le vol plutôt que par le racisme, les récentes agressions à Split indiquent une tendance inquiétante vers des actes motivés par la haine.
Difficultés d'intégration
Les travailleurs migrants sont souvent la cible de discours haineux sur les réseaux sociaux, et rencontrent des obstacles liés à la langue et à l'accueil parfois réticent de la population locale. Avec plus de 90% de Croates composant la population, et une majorité de chrétiens catholiques, l'intégration de ces nouveaux venus représente un défi culturel et social.
Les autorités et les organisations civiles cherchent des solutions pour faciliter l'intégration et lutter contre les préjugés, en espérant créer une société plus inclusive et sécuritaire pour tous les travailleurs, indépendamment de leur origine.