La tragédie a frappé tôt le matin dans le nord de la bande de Gaza, au moment où une famille s'apprêtait à commencer sa journée par un petit-déjeuner convivial. Une frappe israélienne a soudainement transformé la scène en un tableau de désolation et de mort. Un proche survivant décrit l'horreur d'un évènement qui a laissé derrière lui des corps "déchiquetés".
Au cœur de Jabalia, l'une des régions les plus densément peuplées de Gaza, les décombres d'une maison familiale témoignent de l'intensité du bombardement qui a eu lieu aux premières heures du jour, faisant "au moins" 25 victimes, dont treize enfants. La Défense civile palestinienne et un correspondant de l'AFP sur place confirment la complète destruction du foyer, réduit à un amas informe de pierres.
Une frappe aux lourdes conséquences
Le témoignage d'un survivant
Abdallah al-Najjar, un membre de la famille Allouche, a témoigné de la soudaineté et de la brutalité de l'attaque. "Il y a eu une grosse explosion au point que, quand on est arrivé, tous les corps étaient déchiquetés", a-t-il raconté, soulignant l'horreur de la scène qui s'est déroulée à l'heure où la plupart des gens se réveillent pour le petit-déjeuner.
La réponse de l'armée israélienne
L'armée israélienne a justifié son action en affirmant avoir visé un site utilisé par des "terroristes" à Jabalia, une menace avérée pour ses troupes. Un porte-parole militaire a assuré que "de nombreuses mesures" avaient été prises pour "limiter le risque de blesser des civils". Cependant, les conséquences tragiques de la frappe posent question quant à l'efficacité de ces mesures.
La perte d'innocents
Abdallah al-Najjar a également rapporté que la maison frappée servait de refuge lors de précédents bombardements. Aujourd'hui, il ne reste de sa famille que sa mère et lui. Dans un geste poignant, il a montré un morceau de pain pita, prévu pour le petit-déjeuner, en se demandant quel en était l'intérêt "s'il n'y a ni sécurité ni paix".
La réaction de la communauté
Autour du site dévasté, des volontaires ont entrepris de déblayer les décombres, tandis que des jouets et des objets personnels émergeaient des ruines, témoignant de la vie brisée des victimes. Mohammed al-Barch, voisin de la famille Allouche, a déploré que "les enfants, les femmes et les innocents" soient devenus des cibles pour l'ennemi israélien.
Condamnation et contexte international
Le Hamas a vigoureusement condamné le "massacre" de Jabalia, soulignant que la maison abritait "plus de 50 civils innocents". Un rapport du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a révélé que "près de 70%" des morts à Gaza, entre novembre 2023 et avril 2024, étaient des femmes et des enfants. Face à ces chiffres, l'armée israélienne maintient son engagement à "opérer dans le cadre des lois du conflit armé" et à "minimiser les dommages aux non-combattants".