Alors que les espoirs de paix entre l'Ukraine et la Russie demeurent incertains, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, affirme avec fermeté que la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, devra assumer les conséquences de ses actions en Ukraine. Selon M. Borrell, il ne s'agit pas seulement d'atteindre un cessez-le-feu, mais de garantir une paix juste et durable qui inclut la responsabilité pour les crimes de guerre et la compensation pour les destructions causées.
Lors d'une visite poignante dans la région de Tcherniguiv, Josep Borrell a insisté sur l'importance d'une paix qui tienne compte de la responsabilité pour les atrocités commises, soulignant que les efforts de reconstruction économique ne suffisent pas sans une véritable reddition des comptes. Cette position de l'UE reflète l'anxiété croissante en Ukraine et en Europe face aux récentes déclarations du président-élu des États-Unis, Donald Trump, qui a suggéré qu'il pourrait mettre fin à la guerre en "24 heures", suscitant des inquiétudes quant à d'éventuelles concessions à la Russie.
La Russie face à la justice internationale après la guerre
Responsabilité et réparations
La visite de M. Borrell intervient dans un contexte où environ 140'000 dossiers de crimes de guerre ont été ouverts par les autorités ukrainiennes depuis le début de l'invasion russe de 2022. Le président Poutine et d'autres hauts responsables militaires russes sont visés par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale. M. Borrell a souligné que la paix ne peut être dissociée de la justice et que les actes commis ne doivent pas rester impunis.
Utilisation des actifs gelés pour la reconstruction
Josep Borrell a évoqué la possibilité d'utiliser les quelque 300 milliards de dollars d'actifs de l'État russe gelés par les Occidentaux comme moyen de financer la reconstruction de l'Ukraine et d'indemniser les victimes de l'invasion. Cette proposition soulève des questions juridiques et politiques complexes, mais représente une piste envisagée par l'UE pour gérer l'après-guerre.
Le défi de la justice
Malgré les poursuites judiciaires en cours, notamment celles menées par contumace en Ukraine, amener les principaux responsables russes devant un tribunal international reste une gageure. Les efforts pour établir un tribunal spécifique à ce conflit n'ont pas abouti, mais l'UE et les États-Unis ont apporté leur soutien à l'Ukraine dans la collecte de preuves et la conduite d'enquêtes.
La position de l'administration Trump
La récente victoire électorale de Donald Trump aux États-Unis a généré des doutes quant à l'avenir de l'aide américaine à l'Ukraine. Ses déclarations sur la capacité de mettre fin au conflit «en 24 heures» sont accueillies avec scepticisme et inquiétude, tant en Ukraine qu'en Europe, où l'on craint que cela ne se traduise par une pression pour que l'Ukraine cède à des exigences territoriales de la Russie dans le cadre d'un accord de paix précipité.