Face à une situation d'urgence nationale exacerbée par des inondations catastrophiques, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez intensifie ses efforts pour obtenir l'adoption du budget 2025. La validation de ce dernier, entravée par l'opposition et les réticences de partenaires clés, est désormais présentée comme cruciale pour la mise en œuvre d'un plan de reconstruction ambitieux.
Alors que la tragédie a ravagé des zones entières, le gouvernement espagnol se heurte à un défi majeur : convaincre les alliés politiques récalcitrants, notamment la formation indépendantiste catalane Junts per Catalunya, de l'urgence de valider un budget qui conditionnera la récupération économique et sociale du pays.
Le bras de fer budgétaire dans un contexte de crise
Réticences des alliés politiques
Le Premier ministre Sánchez se trouve dans une impasse alors que les grandes lignes de son projet de loi de finances prévoyant une croissance de 2,4% et un déficit public de 2,5% du PIB sont bloquées au Parlement. Les alliés de la coalition, et en particulier Junts per Catalunya, se montrent hésitants à apporter leur soutien, mettant en péril la majorité nécessaire à l'adoption du budget.
«Pour reconstruire, il faut un budget»
La ministre du Bugdet Maria Jesus Montero a fermement défendu la nécessité d'un nouveau budget pour la reconstruction post-inondation. «Pour reconstruire, il faut un budget (...) L'urgence l'exige», a-t-elle déclaré, soulignant le soutien de Bruxelles à la démarche espagnole et l'importance de disposer d'une loi de finances pour une réponse étatique plus efficace.
«Chantage» pour la droite
Les pressions exercées par l'exécutif pour l'adoption du budget ont été vivement critiquées par le Parti populaire (PP), la principale force d'opposition. Le PP a accusé le gouvernement de se livrer à un «chantage» politique en liant l'approbation du budget à l'octroi d'aides aux victimes des inondations, une stratégie qu'ils jugent «déplorable».
Course contre-la-montre
Le gouvernement a déjà annoncé une première enveloppe de 10,6 milliards d'euros suivie de 110 mesures supplémentaires évaluées à près de 3,8 milliards d'euros pour soutenir les PME et les travailleurs indépendants affectés par les intempéries. Toutefois, ces aides nécessitent une révision budgétaire significative. L'économiste Carlos Cuerpo a souligné que la reconstruction allait s'étendre sur des années et ne pouvait reposer uniquement sur des décrets budgétaires ponctuels.
En conclusion, le cabinet d'analyse Teneo estime que bien que la situation demeure tendue et politiquement chargée, il existe une possibilité pour le gouvernement de rallier ses alliés à sa cause. La crise actuelle, combinée à des concessions comme la liberté de déficit budgétaire accordée à la région de Valence, pourrait inciter les partenaires réticents à modérer leur position et à soutenir le budget tant attendu.