La capitale ukrainienne, Kiev, a subi mercredi à l'aube une attaque russe d'une rare intensité, mêlant pour la première fois depuis plus de deux mois des salves de drones et de missiles. Cette offensive survient dans un contexte où l'Ukraine fait face à des revers sur le front et s'inquiète d'un potentiel affaiblissement du soutien américain.
Alors que les incursions aériennes par drones se sont intensifiées depuis le début du mois d'octobre, l'ajout de missiles balistiques et de croisière marque une escalade significative dans la stratégie offensive de la Russie. Les défenses antiaériennes ukrainiennes ont riposté, évitant ainsi des pertes humaines lors de ce raid qui a duré plus de deux heures.
Tirs croisés de drones et de missiles russes sur Kiev
Un raid aérien de plus de deux heures
Les journalistes de l'AFP présents sur place ont rapporté des bruits d'explosions et l'afflux de dizaines de résidents cherchant refuge dans les stations de métro souterraines de la ville. Selon l'administration militaire de Kiev, l'attaque a impliqué l'utilisation de missiles balistiques et de missiles de croisière, en plus des drones, et a perduré pendant un laps de temps inhabituellement long. Heureusement, la capitale ukrainienne n'a pas déploré de victimes, grâce à l'efficacité de sa défense antiaérienne.
L'armée de l'air ukrainienne a précisé que durant la nuit précédant l'attaque, 6 missiles et 90 drones ont ciblé sept régions ukrainiennes, et elle a réussi à abattre 2 missiles de croisière, 2 missiles balistiques et 37 drones.
Officier russe «liquidé» en Crimée
Dans un geste de représailles, l'Ukraine a annoncé avoir éliminé un officier de la flotte russe de la mer Noire, accusé d'avoir commandé des frappes de missiles sur des villes ukrainiennes. Cette "opération spéciale" a eu lieu en Crimée, territoire annexé par la Russie, où l'officier a trouvé la mort dans l'explosion d'une voiture piégée. Les services de sécurité ukrainiens ont justifié cet acte en déclarant que l'homme représentait une "cible absolument légitime".
Cet assassinat s'inscrit dans une série d'attaques ciblées par l'Ukraine contre des militaires russes et des partisans du Kremlin, que ce soit sur le sol ukrainien occupé ou à l'intérieur de la Russie même.
Présence nord-coréenne attestée
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, lors de sa visite à Bruxelles, a évoqué une réponse "ferme" face à l'engagement présumé de soldats nord-coréens aux côtés des forces russes dans le conflit ukrainien. Des affirmations corroborées tant par les responsables ukrainiens que par l'agence de renseignement sud-coréenne, qui confirment la présence de troupes nord-coréennes engagées dans des opérations de combat sur le territoire russe, notamment dans la région de Koursk.
Plus de deux ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, l'armée de Moscou bénéficierait désormais du soutien de près de 11'000 soldats nord-coréens, selon les dires de Kiev et des pays occidentaux, une information que le Kremlin n'a pas formellement contestée.