Les nominations pour le cabinet présidentiel de Donald Trump suscitent des remous bien au-delà des frontières de la politique conventionnelle. En choisissant des figures controversées et des alliés de longue date pour des postes clés, l'ancien président défie les normes et provoque des réactions partagées au sein de l'arène politique américaine.
De l'arrivée d'un représentant de la droite dure à la Justice à la nomination d'un milliardaire tech pour superviser l'efficience gouvernementale, en passant par un ancien animateur de Fox News au Département de la Défense, ces décisions laissent présager une ère de changements radicaux et de défis sans précédent pour l'administration américaine.
La cordée qui va suivre Trump au sommet
Gaetz, la droite dure à la Justice
La nomination de Matt Gaetz comme ministre de la Justice a immédiatement suscité des controverses. Ce représentant de la Floride, souvent associé à l'extrême-droite, est aujourd'hui l'une des figures les plus polarisantes du Congrès. Sa nomination par Donald Trump semble être une stratégie claire pour contrecarrer ce que l'ancien président perçoit comme une "instrumentalisation" de l'appareil judiciaire. Toutefois, l'approbation de Gaetz par le Sénat reste incertaine, des voix s'élevant même au sein du parti républicain pour questionner sa capacité à occuper ce poste hautement sensible.
Musk, pour tailler dans les dépenses
Elon Musk, l'homme à la tête de Tesla et SpaceX, s'est vu confier une mission bien différente de ses habituelles entreprises innovantes : superviser une commission destinée à réduire la dépense publique. Sa nomination, effectuée conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy, témoigne de l'influence croissante de figures issues de la Silicon Valley dans les hautes sphères politiques. La proximité de Musk avec le camp républicain a été soulignée par son soutien financier considérable à la campagne de Trump, qui l'a élogieusement qualifié de "super génie" lors de son discours de victoire.
Hegseth, de Fox News au Pentagone
La décision de nommer l'animateur TV et ancien militaire Pete Hegseth comme ministre de la Défense a pris de nombreux observateurs par surprise. Hegseth, qui a servi comme officier d'infanterie dans la Garde nationale et a été décoré pour ses services en Irak et en Afghanistan, a rejoint Fox News en 2014 et est devenu une figure médiatique influente. Malgré l'absence de gestion d'une grande institution, il est désormais pressenti pour diriger un budget de plus de 850 milliards de dollars et une armée de millions de personnes.
Gabbard, «l’esprit aloha» contre la guerre
L'ex-démocrate et ancienne militaire Tulsi Gabbard a été choisie par Trump pour diriger le renseignement national. Gabbard, qui a souvent fait preuve de positions controversées, notamment en faveur de la Russie et du président syrien Bachar al-Assad, apporte une perspective unique au sein du cabinet. Sa récente exhortation aux dirigeants impliqués dans le conflit ukrainien à adopter l'"esprit aloha" pour parvenir à la paix illustre son approche non conventionnelle des affaires internationales.
Vance, l’anti-«femmes à chats»
J.D. Vance, l'auteur de "Hillbilly Elegy" et sénateur de l'Ohio, s'est fait un nom dans la politique avec des commentaires provocateurs et des critiques acerbes envers les démocrates. Sa nomination en tant que vice-président marque une continuité dans la tradition trumpienne de choix iconoclastes pour des positions de pouvoir. Les polémiques durant la campagne, notamment autour de ses remarques sur les "femmes à chats malheureuses", ont attisé les feux de la division politique mais n'ont pas empêché sa montée au sein de l'administration Trump.