La récente victoire électorale de Donald Trump a suscité de nombreuses interrogations quant à la relation entre les États-Unis et l'Union européenne (UE), notamment en matière de régulation des géants technologiques. Au cœur de ce débat, Elon Musk, allié de Trump et dirigeant de l'entreprise à l'origine du réseau social X, fait face à des accusations de désinformation émanant de l'UE. Avec Trump à nouveau à la Maison-Blanche, la question se pose : l'UE osera-t-elle sanctionner Musk?
La situation est d'autant plus complexe que Musk, en tant que soutien clé de Trump, pourrait devenir un point de friction entre les États-Unis et l'UE. La dépendance de l'Europe envers les États-Unis face à des enjeux sécuritaires, comme la menace russe, rend la décision de sanctionner Musk potentiellement lourde de conséquences pour les relations transatlantiques.
Avec le retour de Trump, l’UE osera-t-elle sanctionner Musk?
Le contexte politique et les enjeux
L'annonce de la nomination de Elon Musk à un poste de ministre à l'Efficacité gouvernementale par le président élu Donald Trump a renforcé la position du patron de Tesla et SpaceX. Ce développement survient alors que l'UE envisage d'imposer des sanctions suite à des infractions présumées liées à la désinformation sur le réseau social X. Les experts se demandent si l'UE peut se permettre de froisser Trump, qui a clairement indiqué grâce à son futur vice-président J.D. Vance, que des sanctions contre Musk pourraient entraîner une remise en question du soutien américain à l'OTAN.
Les infractions présumées de X
Le réseau social X fait face à des accusations précises de la part de l'UE, notamment :
- Tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d'informations.
- Transparence insuffisante autour des publicités.
- Non-respect de l'obligation d'accès aux données de la plateforme par des chercheurs agréés.
Pour ces infractions, l'UE pourrait théoriquement imposer à Musk une amende pouvant aller jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial annuel de ses entreprises, ce qui pourrait représenter plusieurs milliards d'euros.
L'enquête et la réaction de l'UE
Malgré une enquête imminente et une sanction lourde en préparation, le contexte géopolitique pourrait influencer les décisions de l'UE. La démission du commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, a ajouté une couche d'incertitude sur la direction que prendra l'exécutif européen. La pression est forte sur la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui doit composer avec la position très atlantiste de l'UE et la nécessité de maintenir un partenariat «fort» avec les États-Unis.
Le combat idéologique autour du DSA
Le Digital Services Act (DSA) de l'UE représente un point de tension majeur. Musk, en accord avec la droite américaine et certains partis d'extrême droite en Europe, considère le DSA comme une forme de censure des contenus. Son refus de se conformer à cette régulation pointe vers un combat idéologique qui dépasse les simples questions de régulation numérique. Cela soulève des questions sur la capacité de l'UE à imposer son cadre réglementaire malgré l'opposition de figures puissantes comme Musk et de certains alliés politiques au sein des États membres de l'UE.
