Le site archéologique de Pompéi, deuxième destination touristique la plus prisée d'Italie après le Colisée, prend des mesures radicales face au fléau du surtourisme. Désormais, un plafond de 20'000 visiteurs par jour sera appliqué pour préserver ce trésor du patrimoine mondial de l'Unesco. Cette décision s'inscrit dans une tendance croissante à travers l'Italie où les destinations surchargées par le tourisme imposent des restrictions pour protéger leur patrimoine et améliorer l'expérience des visiteurs.
Le directeur général de Pompéi, Gabriel Zuchtriegel, a cité la sécurité des visiteurs et du personnel, ainsi que la protection du patrimoine, comme principales motivations de cette nouvelle politique. Avec près de 4 millions de touristes l'année précédente, les responsables de Pompéi cherchent à garantir une expérience de qualité et à éloigner le spectre d'un tourisme de masse nuisible. Alors que la saison basse offre l'opportunité d'expérimenter cette limite, des projets d'expansion des zones accessibles pourraient à terme permettre d'ajuster ce chiffre.
Lutter contre le surtourisme
Un chiffre expérimental
La décision de limiter le nombre de visiteurs à 20'000 par jour est qualifiée d'expérimentale par Zuchtriegel. Elle vise à évaluer l'efficacité de cette restriction avant de potentiellement l'ajuster. Le directeur envisage d'élargir les zones visitables à Pompéi ainsi qu'aux sites archéologiques voisins, dans l'espoir d'accueillir un plus grand nombre de visiteurs en toute sécurité.
Des mesures similaires à travers l'Italie
L'Italie n'est pas étrangère aux politiques visant à endiguer le surtourisme. Venise a mis en place une entrée payante lors des jours de forte affluence, une mesure qui s'étendra de 29 jours en 2024 à 54 jours en 2025. Le sentier de l'amour des Cinque Terre, après avoir été fermé pour travaux, a réintroduit une charge d'entrée de cinq euros pour les randonneurs. À Florence, l'exaspération des résidents face à l'afflux touristique se manifeste par des graffitis implorant les touristes de rentrer chez eux.
Préserver le patrimoine de Pompéi
Pompéi, ensevelie il y a deux millénaires sous les cendres du Vésuve, est l'un des rares sites au monde où l'on peut marcher littéralement dans les rues d'une cité antique. Sur les 22 hectares que couvre le site, un tiers demeure enfoui, conservant potentiellement d'autres merveilles archéologiques. La préservation de ce site, où les corps de 3 000 victimes et de nombreuses habitations sont extraordinnairement bien conservés, est une priorité absolue pour les autorités italiennes et mondiales du patrimoine.