Logo webradio media

Testament sur boîte de poisson validé par la justice UK


La High Court britannique a reconnu légal un testament inscrit sur l'emballage d'un produit alimentaire.

Testament sur boîte de poisson validé par la justice UK

Une décision de justice hors du commun est venue rappeler que la loi peut parfois s'adapter à des situations insolites. En effet, la High Court britannique a récemment validé un testament rédigé sur un support pour le moins inattendu : une boîte de poisson pané.

Malcolm Chenery, un homme qui a choisi de laisser son message d'adieu sur l'emballage déchiré d'un produit du quotidien, a vu ses dernières volontés honorées par la justice, ouvrant ainsi un dialogue sur l'importance des intentions au-delà des formalités traditionnelles.

Un Testament Inhabituel Accepté par la Justice Anglaise

Le Support Surprenant d'un Dernier Vœu

La High Court, une des plus hautes instances judiciaires du Royaume-Uni, a été confrontée à une affaire atypique : la validation d'un testament écrit à l'intérieur d'une boîte de poisson pané. Malcolm Chenery, avant de mettre fin à ses jours en 2021, a utilisé cet emballage inusité pour exprimer ses dernières volontés, puis un second paquet de pâtés en croûte pour compléter son message, faute de place.

Le Contenu du Testament

À travers ces mots inscrits sur carton, Malcolm Chenery a souhaité léguer sa fortune de 180'000 livres (environ 202'000 francs) à la British Diabetic Association (BDA), en mémoire de membres de sa famille emportés par les complications du diabète. Il a explicitement indiqué ne rien vouloir laisser à ses sœurs et nièces, avec qui il entretenait des relations tendues depuis de nombreuses années.

Les Défis de la Validation

La demande de la BDA de faire valider ce testament inédit a rencontré des obstacles, notamment parce que le testament était réparti sur deux emballages distincts. Selon le quotidien Metro, bien que des voisins aient attesté de l'authenticité de la seconde page en apposant leur signature, ils n'avaient pas été témoins de la rédaction de la première page, où Malcolm Chenery exprimait son souhait de léguer sa maison à l'association caritative. Sam Chandler, représentant de la BDA, a souligné que la famille du défunt appuyait la demande de l'association.

L'Argumentaire et la Décision

La défense a fait valoir que les deux pages étaient écrites avec le même stylo, ce qui pourrait indiquer qu'elles ont été rédigées de façon concomitante. « Le tribunal ne doit pas hésiter à se prononcer en faveur de ce document, composé de deux pièces en carton. Une succession ab intestat (ndlr: sans testament) irait à l'encontre des intentions du testateur », a argumenté Chandler. La juge Katherine McQuail a finalement donné raison à la BDA, en reconnaissant que le document était clairement destiné à servir de testament et que la famille éloignée du défunt n'avait pas vocation à hériter de ses biens.

Conséquences et Réflexions

Ce cas exceptionnel soulève des questions sur la formalité et la flexibilité des dernières volontés. Il illustre la capacité du système judiciaire à interpréter les souhaits d'une personne au-delà des conventions, en mettant l'accent sur l'intention plutôt que sur la forme. La décision de la High Court pourrait ainsi influencer la manière dont les testaments sont perçus et traités à l'avenir.