La décision récente de l'Argentine de retirer sa délégation de la Conférence climatique de l'ONU à Bakou a jeté un froid sur la communauté internationale. Cette action posée par l'administration du président Javier Milei, notoire pour ses positions climatosceptiques, suscite des interrogations sur son avenir dans l'Accord de Paris sur le climat. Les experts et les membres de l'opposition s'inquiètent d'une possible annonce de retrait qui pourrait suivre.
Dans le contexte géopolitique actuel, une telle décision de la part de l'Argentine représenterait non seulement un revirement par rapport à leur position affirmée à la COP28, mais aussi un pas vers l'isolement sur la scène internationale. Ce mouvement stratégique pousse à s'interroger sur la balance entre la souveraineté nationale et les responsabilités climatiques mondiales.
Milei et le Climat: Un Avenir Incertain pour l'Argentine
Retrait Inattendu de Bakou
Le gouvernement argentin a surpris la communauté internationale en retirant sa délégation de la COP29, un acte qui, selon le porte-parole de la présidence, résulte d'une réévaluation de la situation par le nouveau ministre des Affaires étrangères. Ce retrait, bien que concernant une délégation réduite à quelques experts, est perçu comme un signal d'alarme quant aux intentions futures de l'Argentine en matière de politique climatique.
Les Implications d'un Retrait de l'Accord de Paris
Un éventuel retrait de l'Argentine de l'Accord de Paris soulèverait non seulement des questions légales et constitutionnelles, mais placerait aussi le pays sur une voie isolée, éloignée des efforts mondiaux pour contrer le réchauffement planétaire. Des opposants politiques comme Maximiliano Ferraro préviennent que cela pourrait aligner l'Argentine avec des nations souvent isolées sur la scène internationale et éloignerait des opportunités d'investissement dans la finance verte et la transition énergétique.
La Position du Gouvernement et les Réponses de la Société Civile
En dépit des craintes exprimées, le ministre Wehrtein a assuré au Washington Post que l'Argentine ne nie pas le changement climatique et est prête à prendre les mesures nécessaires pour l'atténuer. Toutefois, les sceptiques restent prudents face à un président qui a par le passé réduit le changement climatique à un simple "cycle" naturel. Des organisations comme Greenpeace Argentine et des partis politiques comme la Coalition civique (centre-droit) ont émis de vives critiques à l'encontre de la décision de se retirer de Bakou, la qualifiant de « très mauvais signal ».
Le Soutien du Parlement Nécessaire
Oscar Soria, directeur de The Common Initiative, souligne que même si des rumeurs circulent sur un retrait imminent de l'Accord de Paris, le président Milei aurait besoin du soutien du parlement pour une telle démarche. Avec un parti minoritaire au pouvoir, la probabilité qu'une telle initiative passe est incertaine. Cela n'exclut pas la mobilisation de la société civile et des défenseurs de l'environnement prêts à défier toute décision jugée contre-productive pour le climat.
Perspectives et Espoirs
Le biologiste Guillermo Folguera mise sur la société civile pour contrer un président dont les déclarations sur l'environnement ont souvent été controversées. Par ailleurs, Soria reste convaincu que l'action mondiale contre le changement climatique se poursuivra avec ou sans l'Argentine, citant le retrait temporaire des États-Unis sous Trump et leur réintégration sous Biden. L'avenir de l'Argentine dans l'Accord de Paris reste incertain, mais la résilience de l'action climatique mondiale demeure une lueur d'espoir.