La récente faillite de PrimeEnergy Cleantech (PEC) a jeté un froid sur le monde de la finance verte, laissant de nombreux petits épargnants face à une perte substantielle de leurs investissements. La publication du bilan intermédiaire de la société au 30 juin 2024 confirme une situation financière désastreuse, préfigurée par des signes avant-coureurs dès 2022.
En scrutant les bilans de PEC, un comptable a mis en évidence des irrégularités et des décisions de gestion pour le moins questionnables. Ces révélations pointent vers une série de décisions malavisées qui ont précipité la chute d'une entreprise autrefois prometteuse dans le secteur des énergies renouvelables.
Débâcle de PrimeEnergy: le ver était dans le fruit depuis 2022
Voyants au rouge en 2022 déjà
Une analyse approfondie du bilan financier de fin 2022 révèle que PrimeEnergy Cleantech était déjà dans une situation précaire. Le capital de l'entreprise avait subi des pertes supérieures à la moitié de sa valeur, obligeant le conseil d’administration à envisager des mesures correctives. Malgré une augmentation de capital, aucune stratégie d'assainissement efficace n'a été mise en place, laissant l'entreprise dans une position financière vulnérable.
Des pertes depuis plusieurs années
Le bilan de PEC ne montre pas seulement une difficulté passagère, mais une tendance de fond à la perte de capital sur plusieurs exercices. Cette situation aurait normalement dissuadé les investisseurs, mais PEC a réussi à lever des millions en obligations vertes. Cela soulève des questions quant à la transparence et l'accès à l'information financière pour les sociétés non cotées en bourse.
Dès 2022, une fuite en avant
Le bilan fait état d'une augmentation alarmante des obligations émises par PEC, passant de 53 millions de francs en 2021 à 98 millions en 2022, et atteignant finalement 122 millions en 2024. Cette stratégie de financement à long terme pour couvrir des engagements à court terme est une indication claire d'une gestion financière défaillante et d'une fuite en avant qui a mené à un déséquilibre du bilan.
Un prêt baroque qui «n'explique pas tout»
Un prêt de 19,5 millions accordé à l’actionnaire principal, Laurin Fäh, a soulevé des interrogations. Bien que conséquent, ce prêt ne semble pas être la seule cause de l'effondrement financier de PEC. Entre fin 2023 et juin 2024, les fonds propres de la société sont passés de 7,1 millions de francs à une valeur négative de 43,7 millions. Cette «explosion en vol» des capitaux propres indique un problème plus profond et systémique au sein de la gestion de PrimeEnergy Cleantech.
La situation de PrimeEnergy Cleantech soulève des questions cruciales sur la gouvernance d'entreprise et la responsabilité des dirigeants dans la surveillance des finances. Alors que les petits épargnants font face aux conséquences, les leçons de cette affaire devraient influencer le cadre réglementaire pour les investissements dans les technologies vertes et renforcer la transparence financière pour les sociétés non cotées.