À l'aube d'un moment charnière pour l'avenir politique du Gabon, le gouvernement a pris la décision de renforcer le couvre-feu en vigueur. Cette mesure vise à assurer le bon déroulement du référendum sur la nouvelle Constitution du pays, dans le sillage d'un changement de pouvoir qui a vu l'ascension au pouvoir du général Brice Oligui Nguema après un putsch.
Le décret annonçant le renforcement du couvre-feu a été diffusé à la nation via la télévision publique, soulignant la volonté des autorités de maintenir la paix et la quiétude durant cette période électorale. Les citoyens gabonais se retrouvent ainsi dans une atmosphère de tension et d'expectative quant à l'issue de ce scrutin et les implications futures pour la gouvernance du pays.
Couvre-feu renforcé pour le référendum sur la Constitution
Modification des Horaires du Couvre-Feu
Dans le cadre des mesures visant à sécuriser le processus référendaire, le gouvernement gabonais a décidé de modifier les horaires du couvre-feu. Le couvre-feu débutera désormais à 24h et prendra fin à 5h du matin, soit deux heures plus tôt que le précédent qui était fixé à 2h. Cette mesure restera en place durant toute la période du processus électoral, bien que la fin précise de cette période n'ait pas été clairement indiquée dans le décret.
Le Référendum en Détail
La journée de vote sur le projet de nouvelle Constitution a été spécialement couverte par la chaîne Gabon 24, mettant en lumière l'importance de l'événement. Les 2835 bureaux de vote du pays sont censés rester ouverts jusqu'à 18h samedi, moment où le dépouillement et la centralisation des résultats débuteront sous la supervision du ministère de l'Intérieur. Ce dernier a promis une publication des résultats provisoires «le plus vite possible», sans pour autant fournir de calendrier précis.
Implications Politiques du Référendum
Le référendum sur la nouvelle Constitution est perçu de manière divergente dans le paysage politique gabonais. Les opposants critiquent un texte qui semblerait taillé sur mesure pour le nouvel homme fort du pouvoir, tandis que ses partisans encouragent un vote affirmatif pour avancer. Si la Constitution est adoptée, elle pavera la voie à une élection présidentielle prévue pour août 2025, qui devrait marquer la fin de la transition politique initiée par le putsch. Le général Oligui, bien qu'ayant promis une restitution du pouvoir aux civils, ne cache pas ses ambitions présidentielles et envisage un avenir prospère pour le pays.
Contexte du Changement de Pouvoir
Le Gabon a été le théâtre d'un bouleversement politique majeur lorsque le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), une junte militaire, a interrompu la diffusion télévisée pour annoncer la fin des 55 ans de règne de la dynastie Bongo. Cette annonce a été faite juste une heure après la proclamation de la réélection d'Ali Bongo pour un troisième mandat, le 30 août 2023, accompagnée d'accusations de fraude électorale et de détournement de fonds publics. Ce contexte historique ajoute une couche supplémentaire de complexité à l'actuel processus référendaire.