La situation politique au Mali a atteint un nouveau carrefour ce samedi lorsque le premier ministre civil, Choguel Kokalla Maiga, a interpellé la junte militaire au pouvoir à propos de la fin de la période de transition. Cet appel intervient dans un contexte de gouvernance marqué par des coups d’État successifs et un glissement des échéances démocratiques.
En dépit des engagements pris précédemment par la junte de céder le pouvoir à des autorités civiles et d'organiser des élections avant mars 2024, le chemin vers la restauration d'un régime civil semble encore incertain. La récente prise de parole de Choguel Kokalla Maiga vient mettre en lumière les tensions et les défis politiques auxquels le pays est confronté.
La volonté d’évoquer la fin de la période de transition
La demande du Premier Ministre
Dans un discours relayé par les médias locaux, le premier ministre Choguel Kokalla Maiga a exprimé sa préoccupation quant à l'absence de discussion sur la fin de la transition. Il a souligné le caractère unilatéral du report de la transition et le manque de débat au sein du gouvernement, pointant du doigt le risque de confusion et de remises en cause potentiellement dangereuses pour la stabilité du pays.
Les engagements non tenus de la junte
En juin de l'année précédente, la junte militaire avait promis d'organiser des élections et de rétablir un gouvernement civil avant la fin de mars 2024. Toutefois, ces engagements se sont heurtés à un report indéfini de la tenue du scrutin, suscitant des réactions critiques, notamment de la part du mouvement M5-RFP.
Actions et réactions face à la situation
Après avoir loué les efforts des forces armées et appelé à l’unité et au respect des autorités, le premier ministre a également rappelé les événements de mai, où son mouvement avait critiqué ouvertement les leaders militaires pour leur manquement aux délais promis. En réponse à ces critiques, un allié de Maiga a été arrêté et condamné, bien que sa peine ait été commuée par la suite. D'autres arrestations ont suivi pour "complot contre les autorités légales", soulignant la tension entre les forces politiques du pays.
La crise politique et sécuritaire
Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise multiforme. D'une part, la menace persistante des groupes djihadistes et des groupes armés opérant dans le pays, et d'autre part, les affrontements avec les forces séparatistes dans le nord du Mali, continuent d'exacerber la situation sécuritaire et politique déjà précaire.
Le premier ministre Choguel Kokalla Maiga, avec ses récentes déclarations, cherche à attirer l'attention sur l'urgence de rétablir un ordre démocratique et de tracer un chemin clair vers la fin de la période de transition au Mali.