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Arrestation du journaliste suédois Joakim Medin en Turquie


Le reporter de «Dagens UTC» a été détenu à son arrivée pour couvrir les manifestations contre l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.

Arrestation du journaliste suédois Joakim Medin en Turquie

Le journaliste suédois Joakim Medin a été arrêté jeudi à son arrivée en Turquie, où il devait couvrir les manifestations secouant le pays. Selon Andreas Gustavsson, le rédacteur en chef de son journal, «Dagens UTC», Medin a été placé en détention. Cette arrestation intervient dans un contexte de contestation contre l’arrestation du maire d’Istanbul et principal opposant du président Erdogan.

Détention et accusations

Arrestation et détention

Joakim Medin, journaliste suédois travaillant pour «Dagens UTC», a été arrêté jeudi à son arrivée en Turquie. Il devait couvrir le mouvement de contestation contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan. Andreas Gustavsson, rédacteur en chef de «Dagens UTC», a confirmé vendredi soir à l’AFP que Medin avait été placé en détention.

Accusations et réactions

Des médias turcs affirment que Medin est accusé d’avoir «insulté le président» turc Recep Tayyip Erdogan et d’être «membre d’une organisation terroriste armée». Andreas Gustavsson a réagi sur son compte X, déclarant : «Je sais que ces accusations sont fausses, 100% fausses». La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, a également exprimé son inquiétude sur X, soulignant que la détention de journalistes est toujours prise très au sérieux.

Situation actuelle

Svante Liljegren, chef de l’unité consulaire du ministère des Affaires étrangères suédois, a précisé à la radio suédoise Ekot que Medin se porte bien compte tenu des circonstances. Il a ajouté que les autorités suédoises savent où il se trouve et ce qu’il faut faire pour assurer sa sécurité.

Réactions internationales

Erol Önderoglu, représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en Turquie, a dénoncé l’interpellation de Medin, affirmant qu’il doit être libéré et libre de faire son travail d’information dans le pays. RSF classe la Turquie à la 158e place sur 180 de son classement de la liberté de la presse dans le monde.

Contexte des manifestations

Les autorités turques font face à une vague de manifestations inédites depuis douze ans, déclenchées par l’arrestation le 19 mars du maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Les manifestations ont été interdites dans plusieurs grandes villes du pays, et près de 2000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation.

Autres arrestations de journalistes

Plusieurs journalistes turcs ont été arrêtés ces derniers jours pour avoir couvert ces manifestations. Parmi eux, le photographe de l’AFP Yasin Akgül, libéré jeudi. Les autorités ont également expulsé un journaliste de la BBC, Mark Lowen, venu couvrir les manifestations.

Interrogatoire

Joakim Medin avait écrit dans un message reproduit par le rédacteur en chef de «Dagens ETC» sur le site internet du journal : «Ils m’emmènent pour m’interroger». Andreas Gustavsson avait alors précisé ne pas avoir de nouvelles de son journaliste depuis 24 heures. «Nous avons choisi de rendre cela public. Parce que Joakim doit être libéré. Parce que la liberté de la presse est attaquée», a-t-il écrit.

RSF dénonce

RSF a réagi vendredi, dénonçant l’interpellation de Medin et appelant à sa libération. L’ONG a souligné l’importance de la liberté de la presse et a condamné les arrestations de journalistes couvrant les manifestations en Turquie.

Près de 2000 arrestations

Les autorités turques ont indiqué avoir arrêté près de 2000 personnes depuis le début du mouvement de contestation. Les rassemblements ont été interdits dans plusieurs grandes villes du pays, et plusieurs journalistes ont été arrêtés ou expulsés pour avoir couvert ces événements.