Les institutions financières suisses sont souvent considérées comme des modèles en termes de stabilité et d'innovation. Cependant, un rapport récent du WWF Suisse dresse un portrait moins reluisant de ces institutions en matière d'environnement. Selon cette étude, les banques suisses sont à la traîne en ce qui concerne la réalisation des objectifs internationaux de climat et de biodiversité.
Ce constat alarmant survient malgré quelques avancées notables par rapport à l'année précédente. Les banques suisses, évaluées sur une série de 32 critères environnementaux, affichent une moyenne décevante de 2,2 points sur 5. Cette performance les place majoritairement dans la catégorie des entités aux pratiques «Moyennes», loin de celles jugées «Pionnières» ou «Visionnaires».
Le secteur bancaire suisse face au défi climatique
Évaluation des pratiques bancaires
D'après le classement établi par le WWF Suisse, certaines banques cantonales et la Raiffeisen s'illustrent positivement en se positionnant dans la catégorie «Bonnes pratiques». Toutefois, la Banque cantonale vaudoise, unique représentant romand évalué, se trouve reléguée au 10e rang, ex æquo avec Postfinance et la Banque Migros. Cela met en lumière une marge de progression significative pour ces institutions en matière environnementale.
Progrès et lacunes
Il est à noter que la plupart des banques, y compris la Banque cantonale vaudoise (BCV), ont enregistré des progrès dans la gestion des risques et le conseil en matière de placements durables. Les fonds axés sur la durabilité et l'écologie constituent désormais une partie de leur offre, un point positif souligné par l'ONG. Cependant, les résultats restent insuffisants dans le domaine des crédits et financements, notamment à cause de l'impact carbone important des biens immobiliers financés.
Le climat sans la biodiversité
Le rapport du WWF critique les banques pour leur concentration quasi exclusive sur les enjeux climatiques, négligeant d'autres aspects cruciaux tels que la biodiversité, la déforestation ou encore la pollution de l'environnement et des cours d'eau. Cette approche partielle ne permet pas de répondre de manière globale aux crises environnementales actuelles.
Une influence déterminante
Dominik Rothmund, expert en finances au WWF Suisse, insiste sur le rôle clé du secteur bancaire : «Sans une orientation cohérente des flux financiers privés vers les objectifs en matière de climat et de biodiversité, nous ne pourrons pas les atteindre». Il souligne ainsi l'importance des décisions financières pour la réussite des agendas environnementaux internationaux.
- Rapport du WWF Suisse indiquant de faibles performances des banques suisses en matière environnementale
- Quelques progrès dans la gestion des risques et les conseils de placement durable
- Besoins d'améliorations significatives dans les domaines des crédits et de la prise en compte de la biodiversité