En Italie, une déclaration controversée du ministre de l'Éducation Giuseppe Valditara a suscité un tollé national. Membre de la Ligue, parti d'extrême droite, il a affirmé que le patriarcat n'existe plus et a attribué les violences contre les femmes à l'immigration. Cette prise de position intervient dans un contexte d'émotion suite à l'assassinat de Giulia Cecchettin, une étudiante italienne tuée par son petit ami.
Les propos du ministre ont été largement critiqués, notamment lors de la présentation de la Fondation Giulia Cecchettin devant les députés, où il a adressé un message vidéo controversé. Il a évoqué l'absence de discrimination basée sur le sexe dans la Constitution italienne et associé l'augmentation des violences sexuelles à une certaine marginalité liée à l'immigration illégale.
Polémique autour des déclarations du ministre de l'Éducation
La négation du patriarcat en question
Giuseppe Valditara a provoqué une onde de choc en déclarant que le patriarcat n'existe plus juridiquement en Italie, citant la réforme du droit de la famille de 1975. Selon lui, cette réforme a remplacé la hiérarchie familiale par l'égalité, bien qu'il reconnaisse l'existence de «résidus de machisme». Néanmoins, cette affirmation a été perçue comme une minimisation des problèmes systémiques liés au genre, notamment en ignorant les réalités du féminicide et des violences faites aux femmes.
La réaction face à un discours jugé provocateur
La famille de Giulia Cecchettin a réagi avec indignation, notamment sa sœur Elena, qui a dénoncé un discours de «propagande». Ce discours semble d'autant plus inapproprié que l'assassin était un jeune homme blanc, italien, et considéré comme un citoyen sans histoire. Les critiques ne se sont pas limitées à la famille de la victime. Des personnalités politiques, telles que Riccardo Magi, ont réfuté les liens établis par le ministre entre immigration et violences sexuelles, en soulignant que les statistiques ne soutiennent pas ces affirmations.
Féminicides en Italie : un problème persistant
Les chiffres relatifs aux féminicides en Italie dressent un tableau troublant. D'après le ministère de l'Intérieur, le nombre de féminicides reste élevé, avec 83 cas enregistrés depuis le début de l'année, après 96 en 2023 et 106 en 2022. De plus, l'Institut national de la statistique a révélé que 94% des femmes italiennes victimes de meurtre ont été tuées par des hommes italiens. Ces données soulignent l'importance d'une approche nuancée et informée pour lutter contre la violence de genre.
La question de l'immigration dans le débat
Le ministre Valditara a pointé du doigt l'immigration illégale comme facteur contribuant à la violence sexuelle, une position qui a été perçue comme une forme d'instrumentalisation raciste par ses détracteurs. La complexité du phénomène des violences faites aux femmes requiert une analyse approfondie et ne peut être réduite à des explications simplistes ou biaisées.
En conclusion, la déclaration du ministre de l'Éducation italien a généré une controverse importante en Italie, en raison de sa tentative de relier les violences contre les femmes à l'immigration et de nier l'existence du patriarcat. Ce débat soulève des questions essentielles sur la manière dont la société italienne aborde les problèmes de genre et de violence, et sur la nécessité d'une réflexion plus globale pour éradiquer ces fléaux.