En Suisse romande, les petits épiciers font preuve d'une résilience surprenante face à la concurrence féroce de la grande distribution et de l'e-commerce. Un phénomène remarquable mis en lumière par un rapport récent, qui indique une véritable renaissance de ces commerces d'alimentation alternatifs.
Ces points de vente, qui ont quadruplé en nombre au cours des 15 dernières années, semblent avoir trouvé la recette du succès en s'appuyant sur des valeurs fortes telles que la proximité, l'agroécologie, et une lutte acharnée contre le gaspillage alimentaire et l'excès d'emballages.
Les petits épiciers ne se laissent pas bouffer par la concurrence
Une croissance impressionnante
Face aux géants de l'industrie et à la commodité du shopping en ligne, les épiceries qualifiées d'alternatives ont su tirer leur épingle du jeu. La preuve en est avec le rapport de l'association fribourgeoise Artisans de la transition, qui révèle une multiplication par quatre du nombre de ces établissements. Un bond de géant, de quelques poignées de magasins à presque 150 en 2022.
Des principes forts et accessibles
Les petits épiciers misent sur une philosophie basée sur la proximité et le soutien à l'agroécologie. Ils se battent pour réduire les emballages superflus et minimiser le gaspillage alimentaire, tout en établissant des prix justes et transparents pour le consommateur et le producteur. L'association souligne aussi l'importance de rendre ces produits de qualité accessibles à tous, démentant l'idée que ces épiceries seraient réservées à une élite.
Un bilan entre ombres et lumières
Malgré une tendance globale à la croissance, le secteur des épiceries alternatives n'échappe pas à certaines difficultés. La fermeture de certains commerces, notamment ceux spécialisés dans la vente en vrac depuis 2021, montre que le marché est exigeant. Toutefois, le bilan reste majoritairement positif avec une nette augmentation de la densité de ces magasins par habitant, passant d'une épicerie pour 50'000 habitants à une pour 16'000 en 15 ans.
Des chiffres qui parlent
À Neuchâtel, le modèle de l'épicerie alternative semble particulièrement florissant avec une épicerie pour seulement 9'500 habitants, la plus grande densité en Suisse romande. À l'opposé, Genève présente une densité bien moindre, avec une épicerie pour 31'000 habitants, soulignant des disparités régionales importantes mais aussi le potentiel de développement de ces commerces dans certains cantons.