Le président chinois Xi Jinping achève mardi une visite au Vietnam destinée à resserrer les liens, notamment commerciaux, avec ce voisin, mais qui visait, selon le président américain Donald Trump, à «entuber» les États-Unis. Le numéro un chinois a déposé au pied du mausolée de Ho Chi Minh, fondateur de la République du Vietnam, une imposante couronne de fleurs rouges portant son nom et une banderole en hommage «au grand leader vietnamien, le président Ho Chi Minh», décédé en 1969.
Il doit également assister mardi au lancement de la Coopération ferroviaire Vietnam-Chine, en vue de la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer, qui reliera le grand port septentrional d’Haiphong et la capitale Hanoï au sud de la Chine. Xi Jinping est arrivé lundi au Vietnam, première étape d’une tournée en Asie du Sud-Est destinée à présenter Pékin comme un allié fiable face à un président américain imprévisible, qui a annoncé puis pour l’essentiel annulé – sauf pour la Chine – des surtaxes douanières prohibitives.
La Stratégie de la Chine en Asie du Sud-Est
Renforcement des Relations Bilatérales
Le dirigeant chinois doit partir pour la Malaisie mardi en fin de journée où il restera jusqu’à jeudi, avant de se rendre au Cambodge, un fidèle partenaire de la Chine en Asie du Sud-Est. Lundi, M. Xi a déclaré au secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam, qu’il souhaitait renforcer leurs relations bilatérales et que leurs pays devaient «s’opposer conjointement à l’intimidation et maintenir la stabilité du système mondial de libre-échange», selon un média d’État.
Réaction de Donald Trump
Dans la foulée, Donald Trump a estimé auprès de journalistes de la Maison-Blanche que la rencontre des deux dirigeants avait pour but de nuire aux États-Unis. «Je ne blâme pas la Chine. Je ne blâme pas le Vietnam», a-t-il assuré. «Je vois qu’ils se rencontrent aujourd’hui (lundi, ndlr)», a ajouté le président américain. «C’est une belle rencontre (...) ou comment essayer de trouver un moyen d’entuber les États-Unis».
Accords de Coopération
Le Vietnam et la Chine ont signé lundi 45 accords de coopération, notamment sur les chaînes d’approvisionnement, l’intelligence artificielle (IA), les patrouilles maritimes communes et les liaisons ferroviaires. La visite de Xi Jinping intervient presque deux semaines après que les États-Unis, le plus grand marché des exportations de l’industrie manufacturière vietnamienne au cours des trois premiers mois de l’année, ont imposé une taxe de 46% sur les produits vietnamiens.
Contrebalancer l'Offensive Commerciale Américaine
Bien que les droits de douane décrétés contre le Vietnam et de nombreux autres pays aient été suspendus, la Chine veut apparaître comme un partenaire de confiance contrairement aux États-Unis qui ont lancé une offensive commerciale tous azimuts – y compris contre leurs partenaires économiques. À Hanoï, Xi Jinping a dénoncé lundi le protectionnisme «qui ne mène nulle part». «Aucun gagnant» ne peut émerger d’un tel conflit commercial, a-t-il souligné, selon l’agence d’État Chine nouvelle.
Stratégie de Pékin
Raffermir les liens avec ses voisins du Sud-Est asiatique pourrait aider Pékin à contrebalancer les effets de l’offensive commerciale des États-Unis, le premier pays importateur de produits chinois en 2024.
En conclusion, la visite de Xi Jinping au Vietnam et ses prochaines étapes en Asie du Sud-Est montrent la détermination de la Chine à renforcer ses alliances régionales et à se positionner comme un partenaire fiable face à l'imprévisibilité des États-Unis. Cette stratégie vise à stabiliser le système mondial de libre-échange et à contrer les politiques protectionnistes américaines.