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Canada vise -27% d'émissions pour 2030


Le gouvernement canadien annonce un plan de réduction des émissions de GES de 27% dans le secteur énergétique d'ici 2030.

Canada vise -27% d'émissions pour 2030

Le gouvernement canadien a pris une décision audacieuse ce lundi, annonçant son intention de réduire de façon significative les émissions des gaz à effet de serre provenant de son secteur pétrolier et gazier. Une initiative qui s'inscrit dans un contexte de lutte mondiale contre le changement climatique et qui vise à atteindre une réduction de 27% des émissions d'ici 2030.

Le plan repose sur un système de plafonnement et d'échange de crédits carbone qui sera progressivement mis en place. Cette stratégie ambitionne de limiter les émissions sans pour autant entraver la production pétrolière et gazière, secteur clé de l'économie canadienne.

Stratégie de réduction des émissions : un équilibre entre écologie et économie

Le mécanisme de plafonnement et d'échange

L'initiative du Canada s'articule autour d'un système de plafonnement des émissions où les entreprises se verront attribuer des quotas. Ceux-ci diminueront progressivement, incitant ainsi les compagnies à optimiser leurs opérations pour émettre moins de gaz à effet de serre. En cas de dépassement des quotas, les entreprises auront la possibilité d'acheter des crédits compensatoires, jusqu'à un maximum de 20% de leurs émissions.

Technologies de captation de carbone

Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a souligné que le plan gouvernemental encourageait les investissements dans les technologies de captation de carbone. Ces technologies, de plus en plus développées, offrent une voie pour réduire l'empreinte carbone sans freiner la production d'hydrocarbures.

Impacts sur la production et l'économie

Même si l'objectif est de réduire les émissions, le gouvernement canadien prévoit une augmentation de la production de pétrole et de gaz de 16% d'ici la période 2030-2032. Cette augmentation serait légèrement inférieure à celle prévue en l'absence de mesures. Ottawa estime que cette politique aura un impact minimal sur le PIB, avec une réduction estimée à seulement 0,1%.

Réactions face à la proposition

La proposition a suscité des réactions mitigées. D'une part, le Conseil canadien des chefs d'entreprise et la province de l'Alberta expriment des inquiétudes quant aux effets potentiellement ralentissants sur l'économie. D'autre part, des groupes environnementaux saluent cette initiative comme une avancée significative dans la lutte contre le changement climatique.

Le défi de la mise en œuvre

La mise en application de cette politique sera un véritable défi. Les entreprises devront commencer à publier leurs émissions et leur production dès 2026, mais le plafonnement effectif des émissions ne débutera qu'en 2030. Ce délai permettra une transition en douceur vers les nouvelles exigences environnementales.

Bénéfices multipliés par 10

Le secteur du pétrole et du gaz a vu ses bénéfices décupler pendant la pandémie de Covid-19, passant de 6,6 milliards de dollars canadiens en 2019 à 66,6 milliards en 2022. Cette croissance financière pourrait permettre aux compagnies de mieux absorber les coûts liés à la mise en place des nouvelles régulations.

Économie au ralenti?

Les critiques du plan gouvernemental s'appuient sur l'argument que le plafonnement des émissions pourrait nuire à l'économie canadienne, en particulier dans un contexte où celle-ci est perçue comme étant déjà au ralenti. La mise en balance entre les bénéfices environnementaux et les inquiétudes économiques sera centrale dans le débat public qui entoure la mise en œuvre de cette politique.

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